mardi 13 octobre 2015

150 € de prime exceptionnelle en décembre : un peu de beurre dans les épinards, sans faire oublier le reste...



Le secrétaire général du ministère de l’intérieur vient d’annoncer l’attribution d’une prime de 150 € à tout le personnel des préfectures et sous-préfectures, sans distinction de grade ou de temps de travail. Il s’agit d’une prime exceptionnelle, qui n’a donc pas vocation à être reconduite.
C’est bon à prendre, et il faut savoir gré à l’administration de ce geste. Mais cela ne doit pas faire oublier le reste : d’abord le fameux « plan préfectures nouvelle génération » (alias « PPNG »), qui va squelettiser un peu plus nos préfectures et sous-préfectures (quoi qu’on en dise), ensuite un régime indemnitaire qui n’aura pas gagné un centime entre 2014 et 2015.
Dans un tel contexte, certains ne devraient pas s’autoriser à clamer que ces 150 €, ce serait grâce à eux, histoire de rester dans une incessante flatterie électorale. Se vantent-ils d’avoir œuvré pour que capote l’accord PPCR qui prévoit une revalorisation salariale dans la fonction publique dans les prochaines années ? De là à ce que, demain, sans vergogne, ils fassent des pieds et des mains pour intégrer le groupe de suivi de cet accord, alors même qu’ils ne le signent pas ... !
La crise est là, certainement plus dure encore demain qu’aujourd’hui. Continuons tous à travailler humblement à obtenir ce qui est le plus juste, continuons à dialoguer avec ceux qui le veulent (trop rares, hélas, y compris au sein d’une administration qui communique bien plus sur le dialogue social qu’elle ne le pratique réellement), sans esbroufe.

jeudi 1 octobre 2015

REVALORISATION SALARIALE DANS LA FONCTION PUBLIQUE : VIOLENT RETOUR DE BOOMERANG


L’accord de revalorisation salariale (dit PPCR), a été rejeté par 3 syndicats sur 9 (FO, CGT et Solidaires). Il aurait donc dû être abandonné, car ces 3 syndicats représentent 48,5 % des voix, contre 43,8 % pour les 6 autres syndicats représentatifs dans la fonction publique (dont la CFTC).
Un accord théoriquement abandonné, mais un 1er Ministre qui passe en force pour le faire appliquer : c’est la conséquence des accords de Bercy (2008), maintenus après 2012, qui, en établissant la règle de l’accord majoritaire sur la base du poids respectif de chacun aux dernières élections, bloquent toute possibilité d’avancée sociale. D'où la grosse impression de fiasco du dialogue social, dans ce dossier.
Il aurait suffi, comme dans les accords d’entreprise du secteur privé, de prévoir la validation d’un accord à partir du seuil de 30 % cumulé avec l’absence d’opposition des syndicats représentant au moins 50% des voix, pour permettre des avancées. Au lieu de cela, on a laissé triompher la logique d’affrontement.
La CFTC, quant à elle, est satisfaite d’apprendre que l’accord s’appliquera quand même (malgré ses imperfections, il représente un progrès), mais elle souhaite que les pouvoirs publics tirent les leçons de ce terrible cafouillage, en instituant une règle cohérente, à l’instar du secteur privé, une règle qui permette le bon équilibre entre force de propositions et capacité de blocage si cela s’impose.